CE QUE L'ON SAIT DU "SABOTAGE" DES LIGNES TGV QUI VA TOUCHER 800.000 VOYAGEURS

Le trafic est fortement perturbé ce vendredi 26 juillet sur plusieurs lignes TGV. Plusieurs "actes de malveillance concomitants" touchant les LGV Atlantique, Nord et Est, ont été commis dans la nuit, annonce la SNCF. Un acte a été déjoué sur la ligne Sud-Est.

La SNCF a été victime dans la nuit de jeudi 25 à vendredi 26 juillet de plusieurs "actes de malveillance" sur son réseau TGV. À quelques heures de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, le groupe dénonce "une attaque massive" affectant "800.000 voyageurs".

La reprise normale du trafic n'est pas attendue avant lundi 29 juillet.

• Plusieurs actes de malveillance

Vers 4h du matin ce vendredi, "des incendies volontaires ont été déclenchés pour endommager nos installations" a indiqué la SNCF dans un communiqué. Les lignes TGV Atlantique, Est et Nord ont été touchées, entraînant de nombreux retards et suppressions au départ et en direction des gares Montparnasse, du Nord et de l'Est. Un acte a également été déjoué sur la ligne Sud-Est.

Selon les informations de RMC, sur la ligne LGV Atlantique, un incendie a eu lieu au poste 17 à Courtalain (Eure-et-Loir). Même mode opératoire sur la ligne LGV Est. Sur la ligne LGV Nord, des câbles ont été coupés et incendiés aux environs d'Arras (Pas-de-Calais). Selon une source proche de l'enquête à BFMTV, cela s'est passé à Croisilles.

La gendarmerie a été avisée de deux dégradations entre la gare Meuse TGV et la commune Lamorville (Meuse) ainsi qu'entre Pagny-sur-Moselle (Meurthe-et-Moselle) et la commune Lamorville.

Un autre acte de malveillance a été déjoué par des agents de la SNCF sur la ligne TGV Sud-Est, dans la commune de Vergigny dans l'Yonne. Ce sont des agents SNCF, qui en arrivant sur les lieux, ont fait fuir le ou les supects. Ils ont fait état d'une camionnette blanche quittant le site, selon une source proche de l'enquête à BFMTV.

• Une enquête en cours, les services de renseignement mobilisés

En conférence de presse, Patrice Vergriete, ministre démissionnaire chargé des Transports, indique que "tous les éléments que l'on a montrent que [les actes sont] volontaires".

Et de lister: "La concomitance des heures, des camionnettes retrouvées avec des personnes qui ont fui, notamment sur la partie Sud-Est, des agents incendiaires retrouvés sur place..."

Une enquête est en cours, a-t-il confirmé, mais "tout nous indique que ce sont des incendies criminels". Jean-Pierre Farandou évoque "une volonté de nuire gravement" aux Français et imagine "une attaque préméditée, calculée, coordonnée".

Le PDG de la SNCF indique que les endroits visés sont des intersections. "Pour un incendie, on touche deux destinations", explique-t-il sur BFMTV.

Gabriel Attal, le Premier ministre démissionnaire, annonce sur X que "nos services de renseignement et nos forces de l'ordre sont mobilisés pour retrouver et punir les auteurs de ces actes criminels".

• Montparnasse, Eurostar... Plusieurs gares concernées

Le ministre indique que la gare Montparnasse est la plus touchée par ces "sabotages criminels". La desserte la plus concernée est la Bretagne et le sud ouest. "Au moment où je vous parle, il n’y aura aucune circulation à partir de la gare Montparnasse jusqu’à 13h", précise Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs.

Sur les lignes du Nord et de l'Est "les trains circulent avec entre 1h30 et 2h de retard avec une particularité qui nous obligera à supprimer quelques trains", explique ce dernier.

Sur les lignes Eurostar, "en raison d'une signalisation dégradée sur le réseau SNCF de la ligne à grande vitesse Nord, les Eurostar ne peuvent pas circuler sur la ligne à grande vitesse habituelle. Ils doivent donc emprunter un itinéraire bis". Des retards allant jusqu'à 1h30 sont à prévoir et certains trains ont dû être annulés. Il est possible pour les voyageurs d'échanger gratuitement son train ou de se faire rembourser.

• 800.000 usagers concernés

C'est également jour de départ en vacances pour de nombreuses familles. Au micro de BFMTV, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou a indiqué que la fête des Français qui avaient prévu de monter à Paris pour les JO est "gâchée". Il évoque "800.000 clients concernés" par ces "sabotages". Les voyageurs concernés vont être "remboursés à 100%".

Des SMS et mails vont être envoyés pour indiquer aux usagers si leurs trains sont annulés ou non. Le groupe demande aux voyageurs de ne pas se rendre en gare: s'ils n'ont pas reçu de nouvelles, "c'est que votre train est annulé".

• Pas de retour à la normale avant lundi

Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou précise dans un point presse qu'un "travail minutieux" débute pour les agents de la SNCF chargés de réparer les installations endommagées sur trois sites différents.

"À ce stade, la prévision est un week-end de perturbations, on l'espère le plus modérément possible, avec peut-être des reprises partielles si on le peut. (...) On va réparer le plus rapidement possible", a assuré ce dernier. Des centaines d'agents sont sur place et vont travailler tout le week-end.

Pour le moment, de nombreux voyageurs semblent se tourner vers d'autres alternatives: la société de covoiturage BlablaCar a notamment annoncé une hausse de réservation de 83% ce matin. Le site de Flixbus a aussi été pris d'assaut avec une hausse de 25% des connexions et une augmentation des réservations de 15%.

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