ÉLECTIONS AMéRICAINES: DONALD TRUMP ESTIME QUE LE CANDIDAT ROBERT F. KENNEDY JR LUI «FAIT DU MAL»

Le candidat indépendant Robert F. Kennedy Jr  pourrait bel et bien être l’élément perturbateur de l’élection présidentielle américaine de novembre. «Ils disent qu'il fait mal à Biden. Je ne suis pas sûr que ce soit vrai, et je pense qu'il nous fait probablement mal à tous les deux», a déclaré lundi soir Donald Trump, le candidat républicain, à propos de Robert Kennedy Jr. dans une interview avec le présentateur John Fredericks. «Mais qui sait, il pourrait fragiliser Biden un peu plus (que moi, NDLR)», a-t-il conclu.

Un récent sondage NBC News montre que le candidat indépendant à la présidentielle, Robert F. Kennedy Jr, peut s’appuyer autant sur les démocrates que sur les républicains pour les présidentielles de 2024. Le fils de Robert F. Kennedy, qui avait d’abord annoncé concourir aux primaires démocrates, a finalement signalé en octobre dernier qu’il se présentait en tant que candidat indépendant à l’élection américaine. À cause de sa première décision, il était longtemps supposé que RFK Jr prendrait principalement des voix à Joe Biden, mais désormais, les républicains redoutent qu’il fasse aussi de l’ombre à leur leader, d’après le média américain Politico .

De leur côté, les démocrates attaquent aussi leur ancien colistier à cause des effets qu’il pourrait avoir sur l'élection. Sur le compte X du DNC (Democratic National Committee, principal comité du Parti démocrate américain), il apparaît affublé d’une casquette «Make America Great Again), la devise trumpiste.

Certaines idées ressemblant à celles de Trump

De fait, les sondages publiés cette semaine par NBC News et Marist College montrent que RFK Jr peut compter de façon équivalente sur les partisans des deux principaux partis des États-Unis pour obtenir des voix. De plus, les électeurs républicains attribuent à RFK Jr des notes nettement plus élevées que les partisans démocrates.

«Si le camp Trump ne considère pas cela comme une préoccupation, alors il se trompe», a affirmé Alice Stewart, commentatrice politique américaine spécialisée sur les campagnes présidentielles républicaines. «Ils devraient s’emparer de ce sujet car ils ne peuvent pas se permettre de perdre des électeurs – et certainement pas au profit d'un candidat partageant certaines des idées politiques de Trump», a-t-elle poursuivi.

Jim McLaughlin, un sondeur de Donald Trump, a déclaré à Politico que, même si l’ex-président a «une base beaucoup plus solide que Joe Biden (...), il y aura un certain pourcentage que RFK Jr. prendra à Trump». Pourtant, au cours de l'émission de John Fredericks, Donald Trump n’a pas manqué l’occasion de qualifier RFK Jr d'«extrêmement libéral» - c’est-à-dire très à gauche, aux États-Unis -, soulignant ainsi la distance qui les sépare.

La vaccination toujours en jeu

Le 45ème président des États-Unis et Robert Kennedy se dressent tous deux en défenseurs des politiques anti-establishment. De plus, d’après Politico, plusieurs politologues américains pensent que RFK pourrait aussi attirer des électeurs opposés à la vaccination, qui soutenaient auparavant Donald Trump ou son ancien rival, le gouverneur de Floride Ron DeSantis.

« Robert F. Kennedy Jr. a deux atouts pour lui. L'un d'entre eux est un nom de famille démocrate, qui pourrait jouer auprès des électeurs démocrates peu informés qui recherchent une option supplémentaire au-delà de Biden », analyse Matthew Bartlett, directeur du cabinet de conseil Darby Field Advisors. «Mais au-delà de cela, il a beaucoup d'idées curieuses, voire complotistes, des vaccins à l'autisme en passant par un large éventail d'idées marginales qui jouent certainement plus à droite qu'à gauche», a-t-il ajouté.

Les financements comme indicateur

Par ailleurs, l’intérêt pour le candidat indépendant touche aussi les anciens donateurs du candidat républicain, plus que ceux du camp Biden en 2020. Sur les 22,7 millions de dollars que Kennedy a déclaré avoir collectés auprès de donateurs ayant donné plus de 200 dollars ( seuil à partir duquel la commission électorale fédérale exige un détail des dons), près de 1,6 million de dollars proviennent d’individus ayant donné pour la campagne trumpiste de 2020.

En outre, parmi les organisateurs de la campagne de Kennedy se trouve au moins un ancien membre du groupe de campagne de Donald Trump : la responsable de la sensibilisation des électeurs noirs de Kennedy, Angela Stanton King, qui avait déjà occupé ce poste pour la candidature de Trump en 2020.

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Enfin, Robert Kennedy Jr a lui-même accusé Donald Trump de ne pas avoir su s’entourer de personnes fiables pendant son mandat, le critiquant notamment pour avoir embauché John Bolton comme conseiller à la sécurité nationale. Mais ces dernières semaines, RFK Jr a davantage axé sa campagne sur son ancien rival majeur Joe Biden, affirmant à CNN que le leader démocrate «constitue la pire menace pour la démocratie» car il «est le premier candidat de l'histoire à avoir utilisé les agences fédérales pour censurer le discours politique, afin de censurer son adversaire».

«Kennedy a été présenté et soutenu par la droite, pensant qu'il serait une torpille pour Biden lors d'une primaire», affirme Matthew Bartlett, avant de conclure : «Maintenant, cette torpille pourrait se transformer en une sorte de boomerang».

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