UZÈS CINQ GILETS PARE-BALLES DE LA POLICE INTERCOMMUNALE SERVIRONT à PROTéGER LES CIVILS UKRAINIENS

Chez les forces de l'ordre, la réglementation préconise de renouveller les gilets pare-balles tous les cinq ans. "J'ai réalisé que tous les ans en France, il y avait des dizaines de milliers de gilets pare-balles qui sont considérés comme réformés et qui sont destinés à être détruits par incinération, sachant qu'ils ne se recyclent pas. Je me suis dit que c'était absurbe compte-tenu de l'usage qui pourrait en être fait en ce moment avec le conflit en Ukraine", pointe Nicolas Risterucci, fondateur de "Gilet Ukraine". 

Alors qu'un de ses amis d'étude, dont la compagne est ukrainienne, cherchait justement des gilets pare-balles, Nicolas Risterucci a l'idée de récupérer les gilets déclassés pour les envoyer en Ukraine et ainsi protéger les civils. "Notre action a permis aujourd'hui de revaloriser 1 million d'euros d'argent public, de sauver 1 tonne de kevlar des brûleurs et de protéger 3 000 civils, médecins, infirmiers là-bas", chiffre-t-il. Son association se charge de récupérer, reconditionner et d'expédier les gilets par convois sécurisés. 

Il ajoute : "Ça peut toujours sauver d'un éclat, ça peut toujours sauver une vie." Les gilets sont utiles dans de nombreuses situations : pour le personnel urgentiste qui va secourir la population et s'expose, mais aussi pour les agents techniques qui doivent régulièrement rétablir les réseaux d'eau. Au-delà de l'utilité même de la démarche, il y a une vraie dimension écologique à travers ce recyclage et circulaire au niveau de l'argent publique. 

Une volonté partagée des agents de la police intercommunale

La CCPU a justement appris que sa police intercommunale possédait des gilets pare-balles déclassés. Tous les agents ainsi que le chef du service, Jean-Bernard Henry, partageaient la volonté de contribuer à cette action solidaire. Cela leur paraissait tout naturel, eux qui côtoient au quotidien les familles réfugiées dans les communes du territoire. Même déclassés, les gilets restent performants et fonctionnels. 

Depuis le début du conflit, la communauté de communes s'engage au côté des associations locales pour aider les civils ukrainiens. Cette nouvelle action s'inscrit dans la continuité : "On n'est pas dans une démarche "d'accompagnement de la guerre". On veut vraiment protéger les populations civiles. Il suffit de regarder la télévision pour voir les drames que subit ce peuple dans son pays. On s'est dit qu'on pouvait faire oeuvre utile", explique le président de la CCPU, Fabrice Verdier. 

"Il faut rester dans une dynamique d'aide"

Et la conseillère communautaire, Nathalie Fabie de rebondir : "Ça nous semble normal d'aider peut-être des enfants, des pères, des mères civils qui risquent leur vie. Il y a eu l'émotion il y a un an, aujourd'hui au niveau de la population, on sent qu'il y a une certaine banalisation même si on ne devrait pas du tout banaliser un acte de guerre aussi terrible qui se passe dans un pays voisin. Il faut rester dans une dynamique d'aide." D'autant que des familles ukrainiennes continuent de s'installer sur le territoire de l'Uzège. 

Aujourd'hui, les polices municipales sont les principaux contributeurs de gilets pare-balles déclassés. L'association "Gilet Ukraine" aimerait élargir l'action à d'autres forces de l'ordre françaises. Pour obtenir davantage de soutien, reste à prouver scientifiquement la résistance de ces gilets.

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