UKRAINE: POUR L'éMISSAIRE CHINOIS, IL FAUT «CESSER D'ENVOYER DES ARMES SUR LE CHAMP DE BATAILLE»

De « nombreuses difficultés » empêchent en l'état la Russie et l'Ukraine d'entamer des pourparlers de paix, a estimé vendredi 2 juin, l'émissaire chinois pour l'Ukraine, de retour à Pékin après une tournée en Europe. La Chine poursuivra sa mission de médiation et renverra d’autres missions en Ukraine.

De grands oiseaux blancs, un pin sur un rocher et un soleil or, les murs laqués rouge de ce salon réservé aux conférences de la diplomatie chinoise n’avait pas vu autant de journalistes depuis un moment, rapporte le correspondant de RFI à Pékin, Stéphane Lagarde. Murs de caméras devant l’émissaire chinois de retour d’Europe, qui ne ramène pas la paix, mais estime que toutes les parties soutiennent un règlement politique du conflit : « Nous pensons qu'à travers nos échanges avec toutes les parties, avec la partie ukrainienne, nous sentons, ressentons profondément que la crise en Ukraine ne pourra finalement être résolue que par le dialogue et la négociation. Au cours de cette visite, j'ai également eu l'impression que malgré les difficultés, toutes les parties soutiennent une solution politique à la crise en Ukraine. »

Pour expliquer l’impact de ce que la Chine continue d’appeler la crise en Ukraine, le haut diplomate raconte encore les liaisons interrompues, le train « inconfortable » pour aller à Kiev, qui rappelle les trains verts chinois, dit-il (ceux d’avant les TGV). Et pour rejoindre Moscou, pareil, plus d’avion direct depuis Bruxelles, la délégation a dû passer par Istanbul. Sans parler de l’inflation qui affecte également les pays voisins du conflit, ajoute Li Hui.

La Chine se veut neutre, mais soutient politiquement Moscou

Pour sauver des vies et trouver une solution politique à la crise, il est important d’arrêter d’envoyer des armes sur le champ de bataille, ajoute le haut diplomate chinois.  « Si nous voulons vraiment arrêter la guerre, sauver des vies et obtenir la paix, nous ne devrions pas envoyer des armes sur le champ de bataille », a-t-il déclaré.

La Chine salue également les initiatives du Brésil, de l’Afrique du Sud et des pays d’Afrique qui prônent le dialogue et assure, via son émissaire, qu'elle continuera d’envoyer des délégations en Ukraine et en Russie pour trouver une issue négociée au conflit : « C'était notre première mission et ce n’est pas la dernière ».

Fin mai, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait évoqué avec Li Hui de « sérieux obstacles » à la recherche d'une solution pacifique au conflit. De son côté, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba avait signifié à l'émissaire, quelques jours plus tôt, que Kiev n'accepterait « aucune proposition qui impliquerait la perte de ses territoires ou le gel du conflit ».

Pékin a proposé en février un plan en 12 points pour mettre fin à la guerre, accueilli avec scepticisme par les Occidentaux. Le président Xi Jinping s'est rendu à Moscou en mars, apportant un soutien symbolique à Vladimir Poutine face aux Occidentaux.

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