VIOLENCES MORALES ET SEXUELLES DANS L’éTABLISSEMENT CATHOLIQUE PRIVé NOTRE-DAME DE BéTHARRAM : 43 NOUVELLES PLAINTES DéPOSéES

Les témoignages de violences subies à Notre-Dame de Bétharram s’accumulent. Ce mardi 23 avril, 43 nouvelles plaintes ont été déposées par d’anciens élèves de l’institution catholique privée, située entre Lourdes et Pau (Pyrénées-Atlantiques), pour des faits violences physiques, morales et sexuelles remontant essentiellement aux années 1980 et 1990. Cela porte à 76 le nombre total de plaintes mettant en cause l’institution catholique, autant réputée pour la réussite scolaire qu’elle assurait que pour sa sévérité.

A 9 h 15 ce mardi matin, Alain Esquerre, ancien élève de l’établissement Notre-Dame de Bétharram, rebaptisé le Beau Rameau en 2009, s’est de nouveau rendu au tribunal judiciaire de Pau avec un lourd dossier de lettres plaintes sous le bras. «Le flot ne tarit pas, commente Alain Esquerre, porte-parole des victimes, à sa sortie du palais de justice. Sur ces 43 nouveaux témoignages, 20 concernent des violences physiques que j’apparente à des actes de tortures et de barbarie. Les 23 autres portent sur des faits de violences sexuelles à l’encontre d’anciens élèves mineurs lors de leur scolarité à Bétharram.»

«De nouvelles plaintes pourraient suivre d’ici l’été»

Fin janvier, 20 plaintes avaient déjà été déposées sur le bureau du procureur pour des faits similaires. 13 nouvelles plaintes avaient atterri au parquet courant février. Ce mardi 23 avril, le procureur de Pau, Rodolphe Jarry, confirme «la réception de ces lettres-plaintes qui seront évidemment jointes à l’enquête préliminaire en cours», portant désormais sur 76 témoignages. Commencées le 1er février, les investigations pour des faits de violences, d’agressions sexuelles et de viols ont été confiées à la compagnie de gendarmerie de Pau, qui auditionne les victimes et doit notamment statuer sur la prescription des plaintes.

Sur son groupe Facebook : «Les anciens du collège et lycée de Bétharram, victimes de l’institution», qui compte aujourd’hui 926 membres (contre 810 le 28 février dernier), Alain Esquerre ne cesse de voir le nombre de témoignages croître. Ceux-ci laissent l’ancien élève penser que «de nouvelles plaintes pourraient encore suivre d’ici l’été». Aujourd’hui, le porte-parole des victimes appelle la direction actuelle de l’établissement du Beau Rameau à jouer la carte de la «co-construction». Il souhaite que les archives de l’institution soient ouvertes, qu’une journée d’accueil des victimes puisse être organisée et que les élèves actuels puissent suivre une journée de sensibilisation à la pédocriminalité. Souhaitant interroger la direction du Beau Rameau au sujet des nouveaux dépôts de plaintes, Libération n’est pas parvenu à joindre l’administration de l’ensemble scolaire.

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