UN JEUNE NéONAZI CONDAMNé à 9 ANS DE PRISON POUR DES MENACES DE TUERIE DE MASSE

Un Français âgé de 21 ans a été condamné à Paris ce vendredi 17 novembre à neuf ans de prison. Placé en détention provisoire depuis 2022, il avait été interpellé en raison de messages haineux et racistes portés sur les réseaux sociaux, évoquant la préparation d’un attentat. Lors du procès, le jeune homme s’était défendu affirmant que ses propos « dépassaient sa pensée » et qu’il ne serait « jamais passé à l’acte ».

Un Français de 21 ans, longtemps fasciné par le Troisième Reich, a été condamné ce vendredi 17 novembre à neuf ans de prison à Paris pour avoir menacé de commettre une tuerie de masse à caractère raciste.

Cette peine est plus sévère que les sept ans requis par le parquet. Le tribunal a invoqué dans sa décision la « radicalité » et la « dangerosité » du prévenu et estimé « qu’un projet d’action violente était susceptible d’être mis à exécution de façon imminente » au moment de son arrestation.

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Abandonné par ses parents et balloté entre plusieurs familles d’accueil et foyers, Angel B. avait été interpellé et placé en détention provisoire en juin 2022 dans le sud du pays, après que ses messages ont été repérés sur les réseaux sociaux et sur des messageries cryptées.

Sous un pseudonyme à consonance nazie, il y tenait des messages à caractère antisémites et racistes. Dans des conversations interceptées par les enquêteurs, il avait également évoqué la préparation d’un « nettoyage ethnique » ou d’un « attentat dans la rue ».

Démarches pour s’acheter une arme

L’enquête a également permis d’établir qu’il avait entamé des démarches pour acheter une arme de manière illicite. Ses avocats ont plaidé qu’il avait abandonné lui-même ces démarches, mais le tribunal ne les a pas suivis.

Poursuivi pour « entreprise individuelle terroriste », le jeune homme a affirmé devant le tribunal correctionnel de Paris qu’il ne serait « jamais passé à l’acte ». « Je n’avais aucun projet sérieux, je suis lucide et rationnel », a dit le jeune homme, d’une voix claire et posée.

Selon les enquêteurs, le suspect avait développé un intérêt pour le nazisme dès l’âge de huit ou dix ans, pour se « venger » de son père qui l’avait abandonné.

« Patriote souverainiste »

À la barre, il a expliqué ses propos violents sur la messagerie Telegram par « l’effet de groupe ». « Je voulais me rendre intéressant. Ça dépassait ma pensée, je ne le pensais pas réellement », a-t-il affirmé.

« Sur le long terme, j’aimerais faire de la politique », mais « avec des propos plus mesurés, qui restent dans le cadre de la loi », a ajouté le jeune homme, qui dit avoir « réfléchi » en prison et se définit comme un « patriote souverainiste ».

« Convaincu par l’idéologie de la mouvance d’ultradroite, il a tenté de se procurer une arme tout en exprimant ses désirs de passage à l’acte violent », a martelé la représentante du parquet, soulignant qu’Angel B., dans sa cellule, était allé jusqu’à se graver un sigle SS sur le torse avec un objet métallique.

Pour Me David Bocobza, l’un de ses défenseurs, le jeune homme est certes « inquiétant mais parfaitement inoffensif ». « Rejeté par tout le monde », Angel B. a voulu être « visible » en tant que nazi car « c’est ce qui fait le plus peur à la société », mais à aucun moment il n’a voulu « mener à bien » un projet criminel, selon lui.

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