PUY-DE-DôME : ACCUSé DE VIOL, UN MAIRE DéFINITIVEMENT EXCLU DU PS

C’est inédit dans l’histoire du Parti socialiste. La commission de lutte contre le harcèlement et les discriminations du PS a définitivement exclu du parti, pour la première fois, un maire du Puy-de-Dôme accusé de viol sur mineur, rapporte Mediapart. Une jeune militante socialiste de Montluçon (Allier), Chloé Darochas, avait déposé une plainte en 2020, classée sans suite depuis. Elle affirme qu’elle a été contrainte à une relation sexuelle en 2017 avec un autre militant, Anthony Palermo. Elle était âgée de 16 ans au moment des faits, lui 21. Depuis, Anthony Palermo est devenu maire de Saint-Eloy-les-Mines, une commune de 3 500 habitants dans le Puy-de-Dôme. Il a été élu en 2020. Si Anthony Palermo « ne conteste pas avoir eu une relation sexuelle » avec la jeune femme, il « estime que celle-ci était consentie », souligne la commission dans sa décision rendue mi-avril. « Double peine » Toutefois, « l’expertise psychiatrique diligentée dans le cadre de l’enquête pénale a permis d’établir que la parole de la victime ne pouvait pas être remise en cause dans son fondement », ajoute la commission. Dès lors, l’élu a « de par son comportement à l’égard » de la jeune femme « manqué à ses devoirs et obligations d’adhérent du Parti socialiste » dont il est « exclu définitivement ». « Depuis des millénaires, la parole des femmes est méprisée et les victimes subissent la double peine », a réagi le premier secrétaire du PS Olivier Faure sur Twitter, dénonçant un « milieu politique, essentiellement masculin, (qui) a trop longtemps fermé les yeux. Pour les socialistes, j’ai pris l’engagement de ne plus jamais les fermer ». Le Parti socialiste a précisé qu’il s’agissait de la première décision en ce sens de la commission, installée au congrès de Villeurbanne en septembre 2021. Mais aux dernières municipales en 2020, le PS avait déjà sanctionné trois candidats, en refusant de les investir au nom du parti, pour des affaires de violences sexuelles ou conjugales, réelles ou supposées. Deuxième plainte pour viol Anthony Palermo a lui-même démissionné du parti le 2 janvier, a-t-il confié à l’AFP. « J’ai pris cette décision car le PS m’avait informé qu’il devait m’entendre alors que la plainte avait été classée sans suite et je ne souhaitais pas mettre en porte-à-faux mes camarades du Puy-de-Dôme. » L’élu, qui n’entend pas démissionner de ses fonctions de maire, n’a « plus rien à faire avec ce parti qui ne respecte pas une décision de justice », répétant que ses relations avec la jeune femme étaient consenties. Chloé Darochas, elle, est « soulagée de cette exclusion qui est la bienvenue » car « il était compliqué pour moi d’être dans les rangs de mon bourreau et mieux vaut tard que jamais ». Elle envisage de déposer une seconde plainte avec constitution de partie civile auprès du pôle de Cusset (Allier). Une autre victime, qui souhaite rester anonyme, a depuis déposé plainte pour viol sur mineure, le 11 mai. Les faits auraient été commis en 2014, alors qu’elle était âgée de 16 ans. « Je ne suis pas informé de cette plainte », a réagi Anthony Palermo. Si tel est le cas, il se rendrait « tranquillement à toute convocation pour que la lumière soit faite », assure-t-il.

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