LA FIN DE LA GRèVE VOTéE à «LA PROVENCE» D’UNE COURTE TêTE, LE QUOTIDIEN VA REPARAîTRE

«La suspension du mouvement a été votée par 51 % des votants», a fait savoir Sophie Manelli, élue à la Provence du syndicat national des journalistes (SNJ, majoritaire) au Comité social et économique (CSE). La rédaction du quotidien régional, réunie ce lundi 20 novembre en assemblée générale, a suspendu la grève entamée jeudi pour protester contre la suppression de 30 postes de journalistes. Cette courte majorité montre que «la rédaction reste très mobilisée contre ces suppressions de postes intolérables», veut croire Sophie Manelli. L’élue a précisé que la Provence serait à nouveau en kiosques ce mardi après quatre jours de non-parution, ce qu’a confirmé la direction.

Lors de l’AG, l’intersyndicale a présenté au personnel «les avancées obtenues», à savoir un «échelonnement du calendrier des départs qui s’étaleront jusqu’à la fin 2024», «la titularisation rapide d’une trentaine de CDD», ainsi que «des négociations sur la réorganisation de la rédaction en concertation avec les chefs de service et les syndicats». «Je ne pense pas que la fin de cette grève soit un échec, confie un journaliste de la Provence. Ça crée un précédent, on a montré qu’on pouvait se mobiliser. 51% des voix, ça veut dire aussi qu’on attend de voir ce que fera la direction».

La colère a éclaté mercredi. Gabriel d’Harcourt, le directeur général du groupe La Provence, repris en septembre 2022 par le géant du transport maritime CMA CGM, avait annoncé que la rédaction devait passer de 185 à 155 journalistes, invoquant une perte d’exploitation de 12,5 millions d’euros en 2022. Le DG avait alors invoqué que les effectifs de la rédaction n’avaient pas bougé depuis 2018, alors que dans le même temps le journal avait perdu plus de 25 000 exemplaires vendus en moyenne jour (de 92 000 à 65 000).

Les 30 suppressions de postes au sein de la rédaction, qui se traduiront par des non-renouvellements de CDD, représentent la moitié des réductions d’effectifs demandées par le nouvel actionnaire, soit 61 emplois au total sur les 610 que compte le journal, toutes professions confondues.

Depuis septembre 2022, 64 journalistes de la Provence, jusqu’alors détenu par le groupe Bernard Tapie (en liquidation judiciaire), ont demandé à bénéficier de la clause de cession, un dispositif permettant de quitter un média avec des indemnités lors d’un changement de propriétaire.

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