COVID-19. L’AP-HM DEMANDE LE RETRAIT EN LIGNE DE L’éTUDE CO-SIGNéE PAR DIDIER RAOULT

Le directeur des hôpitaux de Marseille (AP-HM) a demandé le retrait en ligne de l’étude co-signée par Didier Raoult, vendredi 2 juin 2023. Celle-ci avait été dénoncée dans une tribune dans « Le Monde » par 16 sociétés savantes de médecine comme « le plus grand essai thérapeutique sauvage connu ».

Le directeur des hôpitaux de Marseille (AP-HM) a demandé aux auteurs travaillant toujours dans son institution le retrait de la mise en ligne de l’étude « pré-print » qu’ils ont co-signée avec Didier Raoult sur les patients Covid soignés à Marseille, a-t-il expliqué vendredi 2 juin 2023 à l’AFP.

Ce « pre-print » – une version non relue par des pairs ni publiée dans une revue scientifique – avait été qualifiée en début de semaine de « plus grand essai thérapeutique « sauvage » connu » par 16 sociétés savantes de médecine dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde.

« La réputation de l’AP-HM suffisamment mise en cause »

« Je pense que la réputation de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) de Marseille est suffisamment gravement mise en cause aujourd’hui pour que ce papier soit retiré afin de préserver l’IHU », a expliqué le directeur de l’AP-HM François Crémieux.

Dans un tweet, l’AP-HM a expliqué que « le Pr Jean-Christophe Lagier, co-auteur et chef de service dans le pôle des maladies infectieuses a annoncé ce jour le retrait du pre-print ».

Vers 20 h vendredi, elle était toujours accessible sur un des sites où elle avait été mise en ligne.

Même si elle venait à être retirée, cela ne signifie pas que cette étude ne sera pas à nouveau mise en ligne ou avec un nombre d’auteurs plus restreint.

Ce pre-print, signé du controversé professeur Didier Raoult et de sept co-auteurs dont plusieurs exerçant à l’IHU, porte sur plus de 30 000 patients Covid soignés à Marseille dans cet institut dirigé par Didier Raoult jusqu’à l’été 2022. Elle conclut que l’administration d’hydroxychloroquine (ou d’ivermectine) a réduit la mortalité des patients Covid.

Le président de l’Université Aix-Marseille, Eric Berton, a estimé lui aussi dans un entretien à l’AFP que ce pre-print « ne sert pas la réputation » de l’IHU, qui a besoin de retrouver de la « sérénité ». Et il craint que cela ne retarde l’autorisation de l’agence du médicament pour que l’IHU puisse reprendre des essais cliniques, actuellement suspendus.

Les 16 sociétés savantes de médecine avaient regretté « l’absence de réaction des institutions » face aux traitements prescrits par les équipes de l’IHU aux patients atteints de Covid-19, sans preuve d’efficacité et au mépris des recommandations officielles.

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