CE QUE L’ON SAIT DE L’ATTAQUE CONTRE LA SNCF ET LE RéSEAU DES TGV

D’importantes perturbations ont été causées par plusieurs « actes de malveillance » sur les tronçons entre Paris et l’Ouest, le Nord et l’Est, tandis qu’un autre a été « déjoué » vers le Sud-Est.

Le trafic des trains à grande vitesse (TGV) a été très fortement perturbé, vendredi 26 juillet, à la suite d’une succession d’actes de malveillance, a signalé la SNCF tôt dans la matinée, évoquant « une attaque massive pour paralyser le réseau ». Ces actes de malveillance ont concerné les liaisons entre Paris et l’Ouest, le Nord et l’Est, tandis qu’un autre acte malveillant a été « déjoué » sur la ligne Sud-Est.

« Tous les clients vont être informés par SMS de la circulation de leurs trains », a précisé la SNCF à l’Agence France-Presse (AFP). L’opérateur a conseillé à « tous les voyageurs de reporter leur voyage et de ne pas se rendre en gare », précisant dans son communiqué que tous les billets sont échangeables et remboursables. Au total, quelque 800 000 voyageurs sont concernés, dont 250 000 vendredi.

« Attaque massive » contre la SNCF : ce qu’il faut retenir

Vers l’Ouest : la ligne Atlantique, entre Paris et Le Mans, Nantes, Rennes, Tours ou encore Bordeaux a été ciblée avec un acte de vandalisme commis sur la commune de Courtalain (Eure-et-Loir). Aucun train n’a pu circuler dans les deux sens jusqu’en début d’après-midi, avant une reprise graduelle.

Vers le Nord : la ligne Paris-Lille a été touchée en raison d’un « acte de malveillance » commis à Croisilles (Pas-de-Calais). Un quart des trains Eurostar – vers le Royaume-Uni, la Belgique et les Pays-Bas – ont été supprimés vendredi.

Vers l’Est : la ligne vers Strasbourg a été touchée après un « acte de malveillance » commis à Pagny-sur-Moselle (Meurthe-et-Moselle). Les trains à destination de Reims et de Châlons-en-Champagne « ne sont pas impactés », précise la SNCF.

Vers le Sud-Est : cette ligne a en revanche été épargnée après qu’un sabotage a été « déjoué » à Vergigny, dans l’Yonne, par des cheminots qui menaient des opérations d’entretien pendant la nuit, selon le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou.

La compagnie ferroviaire a annoncé dès vendredi soir « une amélioration des circulations TGV » samedi, en plein week-end de chassé-croisé estival grâce notamment à la mobilisation de plus de cent cheminots sur les réparations. Mais « les circulations vont rester perturbées ce week-end », a précisé le groupe dans un communiqué.

Samedi, deux TGV sur trois circuleront sur l’axe Bretagne et Sud-Ouest, et 80 % sur l’axe Nord, le tout avec des retards d’une à deux heures. Le trafic sera normal sur la ligne à grande vitesse Est.

Dimanche, « à ce stade, le trafic restera perturbé sur l’axe Nord et devrait s’améliorer sur l’axe Atlantique pour les retours de week-end », a précisé la SNCF en début de soirée.

La compagnie ferroviaire a promis que les 90 000 enfants transportés ce week-end grâce au programme d’accompagnement de la SNCF seraient prioritaires pour être acheminés à bon port.

En ce qui concerne le trafic international, un train Eurostar sur cinq prévu samedi et dimanche est annulé. En plus des trains annulés, « tous les trains à grande vitesse à destination et en provenance de Paris doivent circuler à vitesse réduite entre Paris et Lille » et auront « jusqu’à une heure trente de retard », a fait savoir Eurostar en début de soirée.

La surveillance du réseau a été renforcée « au niveau terrestre et aérien avec des moyens humains et techniques », a précisé la SNCF. « Un millier d’agents de la maintenance sont mobilisés pour surveiller le réseau dans le cadre de leurs tournées », ainsi qu’une « quarantaine d’équipes de la sûreté ferroviaire et une cinquantaine de drones », détaille-t-elle

« Des actes de malveillance ont été identifiés cette nuit autour de 4 heures du matin sur un certain nombre de lignes à grande vitesse de SNCF Réseau », a affirmé Patrice Vergriete, ministre des transports démissionnaire. Il a ajouté : « Tous les éléments que nous avons montrent bien que c’est volontaire : la concomitance des heures, des camionnettes retrouvées avec des personnes qui ont fui, notamment sur la partie Sud-Est, des engins incendiaires retrouvés sur place. Tout indique que ce sont des incendies criminels. »

Les saboteurs « ont soulevé des plaques de différentes façons, avec du matériel quand même, on ne peut pas faire ça à la main. Et puis après, ils ont balancé un liquide inflammable sur les câbles », a expliqué de son côté à l’AFP le maire de Croisilles, Gérard Dué.

Ces opérations n’ont pas donné lieu pour le moment à une revendication.

La Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) s’est saisie vendredi de l’enquête pour « l’ensemble des dégradations volontaires causées sur des sites SNCF ». L’enquête est ouverte notamment pour détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes et délits.

Les investigations mobilisent plus de cinquante enquêteurs de la gendarmerie, et des prélèvements effectués sur les différents lieux ont été envoyés à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) pour analyse en urgence, selon des sources proches du dossier.

Le ministre des transports démissionnaire, Patrice Vergriete, a « [condamné] fermement ces agissements criminels qui vont compromettre les départs en vacances de nombreux Français ». Son homologue des sports, Amélie Oudéa-Castéra, a condamné « de la manière la plus ferme » ces actes malveillants au micro de BFM-TV. « On va évaluer les impacts pour aujourd’hui, pour les voyageurs, pour les athlètes pour ce week-end, le bon acheminement de toutes les délégations, a-t-elle déclaré. Jouer contre les Jeux, c’est jouer contre la France, c’est jouer contre son camp, c’est jouer contre son pays. »

« Honte aux vandales qui privent de départ en vacances de nombreuses familles et ce à quelques heures de la cérémonie d’ouverture » des Jeux olympiques, a écrit la ministre déléguée aux entreprises démissionnaire, Olivia Grégoire.

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, où les transports pourraient être touchés, a estimé sur BFM-TV qu’il s’agissait d’une « volonté de déstabilisation de la France au moment où vont être lancés les Jeux olympiques et paralympiques ». « C’est de la déstabilisation, c’est du sabotage, c’est la remise en cause de l’image de la France », a abondé sur la même chaîne le patron des sénateurs socialistes, Patrick Kanner.

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