ALERTE ENLèVEMENT LEVéE, LA FILLETTE KIDNAPPéE PAR SON PèRE AURAIT éTé EMMENéE à L’éTRANGER

L’alerte enlèvement a été levée vendredi 26 mai, dans la matinée. Une fillette avait été kidnappée par son père la veille en pleine rue à Fontaine (Isère), avec l’aide d’un complice qui a gazé la mère. Selon le procureur, elle a été emmenée à l’étranger.

Le dispositif alerte enlèvement a été déclenché pour la 29e fois, jeudi 25 mai, après qu’une fillette de 10 ans, accompagnée de sa mère, a été enlevée de force le matin même par son père à Fontaine (Isère). Ce vendredi 26 mai, les autorités ont levé le dispositif. Mais la fillette n’a toujours pas été retrouvée, et reste donc recherchée.

« Les éléments recueillis grâce à cette alerte sont en cours d’exploitation », a indiqué la police judiciaire, qui poursuit donc l’enquête.

La fillette aurait été emmenée à l’étranger

« Les éléments en notre possession laissent penser que le père, son complice et l’enfant sont maintenant à l’étranger. Les pays de destination possibles sont évidemment la Suède et la Tunisie. Comme je l’ai indiqué, les services de police européens et les magistrats de liaison concernés sont en alerte », a précisé le procureur de la République.

Le père a la double nationalité tunisienne et suédoise, selon le Dauphiné Libéré .

Un rapt violent

La jeune fille avait été enlevée vers 8 h 15 pendant qu’elle marchait avec sa mère dans la rue, devant un établissement scolaire.

Le père de famille « et un complice encagoulé » ont « gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille », avait détaillé le procureur de Grenoble à l’AFP.

« Il a directement ouvert la portière et a essayé de prendre la petite. Elle s’est mise à crier et j’ai crié aussi. Là, le conducteur m’a aspergée de gaz lacrymogène. Je n’y voyais plus rien, je n’arrivais plus à respirer… J’ai essayé de ramener ma fille derrière moi pour la retenir, mais mon ex-mari l’a attrapée par les cheveux et l’a fait monter de force sur la banquette arrière avec lui », a raconté la mère au Dauphiné Libéré .

Des faits d’une extrême violence qui permettaient de réunir les quatre critères permettant le déclenchement de l’Alerte enlèvement : l’enlèvement doit être avéré (les fugues ou disparitions sont écartées) ; l’intégrité physique ou la vie de la victime est en danger ; des éléments d’informations permettent de localiser l’enfant ou le suspect ; la victime est mineure.

La mère s’était réfugiée en France pour échapper à son mari

La mère, une Franco-Algérienne, et Khaled Sassi, un Tunisien, se sont mariés en 2012 et ont donné naissance à une fille la même année, raconte Le Parisien . Selon une amie de la maman rencontrée par le quotidien régional, elle aurait fui son conjoint violent en venant en France. « Amira m’a dit que son mari était violent avec elle et sa fille, qu’il était imprévisible. C’est pour ça qu’elle a quitté la Tunisie en 2018 pour venir dans les environs de Grenoble, où vit sa sœur. Le père avait interdiction d’approcher la petite, mais Amira restait toujours sur ses gardes. Elle attendait toujours que sa fille entre dans l’école avant de repartir. Son mari avait déjà proféré des menaces », raconte-t-elle.

Un enlèvement jusqu’en Tunisie ?

Toujours selon Le Parisien, qui se base sur le témoignage d’une connaissance du père, la justice tunisienne avait donné la garde exclusive à ce dernier, ce que contestait la mère.

L’homme aurait pris une avocate du barreau de Grenoble pour faire respecter le jugement. Mais il a finalement enlevé sa fille, pour très certainement l’emmener à l’étranger.

Triste ironie, les faits se sont déroulés lors de la Journée internationale des enfants disparus, pendant laquelle un rapport de la Fondation d’Enfance a été publié. Il alertait sur le fait que l’enlèvement parental donne lieu « trop souvent » à un « vrai parcours de combattant » avec des procédures judiciaires interminables très longues, surtout quand l’auteur de l’enlèvement est étranger. « L’absence de coopération de certains pays, en dépit des décisions de justice rendues, conduit parfois à priver un parent de son enfant durant plusieurs années », indiquait le rapport.

« Tous les services de police en Europe et en Tunisie sont déjà prévenus des recherches lancées », a cependant précisé le parquet.

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